Partir en congés : un nouveau « job » rémunéré chez les éditeurs de logiciels californiens

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C’est en tout cas l’impression que cela renvoie ! Certaines Directions de startups et grandes entreprises californiennes ont décidé de payer leurs salariés qui partent en vacances.

L’exemple d’Evernote est étonnant ! La Direction verse 1300$ à chaque employé prenant une semaine de congés par an, soit l’équivalent de 1000€. Alors, non-mécontents de se voir attribuer une sorte de revenu complémentaire, les salariés ne se font pas prier très longtemps pour déconnecter le temps d’une semaine. Leur seule obligation : informer leur hiérarchie de la date de leur retour… Ce qui semble être la moindre des choses !

« Nous voulons encourager nos salariés à prendre les vacances qu’ils méritent, sans limitation » explique Mindie Cohen, responsable du recrutement chez Evernote.
Autrement dit, la rémunération des congés, c’est bien. Mais les congés illimités, c’est mieux !

Si encore Evernote était la seule entreprise de la côte ouest à avoir une politique RH aussi souple, elle ferait figure d’exception. Mais il n’en est rien ! D’autres suivent le même exemple…

En tout cas, elles s’accordent toutes sur un point : plus les collaborateurs prennent des congés, plus ils atteignent des sommets de productivité.

Les entreprises françaises encore loin du modèle californien !

Congés à la plage

Ces conditions de travail a priori idéales feraient rêver plus d’un salarié français… Et d’ailleurs, qu’en est-il de notre système de demande de congés ?
Les Directions et RRH des entreprises françaises demandent à leurs salariés d’appliquer la traditionnelle méthode qui est de soumettre la période de congés souhaitée par écrit et attendre la réponse définitive de la hiérarchie. Point.

D’autant plus que la majorité des entreprises françaises imposent à leurs collaborateurs de prendre leurs congés entre le 1er juin de l’année N-1 et le 31 mai de l’année N en cours.
Certes, à côté des processus adoptés outre-Atlantique, cela peut paraître très procédurier.

Cependant, les PME-PMI de notre pays s’avèrent être plus flexibles et complaisantes sur la question. Même si globalement elles ne dérogent pas à la règle quant à la requête qui doit être formulée par écrit, il n’est pas rare qu’elles accordent à leurs salariés les congés demandés hors période mentionnée ci-dessus.

Bien loin du concept « Partez en vacances, nous vous rémunérons », la souplesse hiérarchique en matière de congés, quand elle existe, est tout de même très appréciée, ôtant ainsi toute frustration des employés qui n’auraient pas pu partir au moment souhaité…

Des congés payés au sens propre du terme : une nouvelle tendance ?

« Les congés illimités sont en train de devenir la norme ». Ce sont les mots de Stéphane Le Viet, créateur de Work4Labs, une application de recrutement sur Facebook.

En effet, le principe des congés « Quand vous voulez, comme vous voulez » a séduit plus d’une entreprise de la Silicon Valley, convaincue que cela rend les salariés moins stressés, donc plus productifs.

Cette nouvelle tendance appelée éventuellement à se généraliser n’est-elle pas un signal avertissant nos Directions françaises de Grands Comptes ou de PME que les choses sont en train de changer ? Leurs méthodes managériales traditionnelles sont-elles réellement efficaces sur les salariés ? Seraient-ils plus productifs qu’ils ne le sont déjà en se voyant octroyer une totale liberté dans leur prise de congés ?

Vacances illimitées, mais pas sans arrière-pensées…

Au premier abord, rémunérer ses salariés pour qu’ils lâchent du lest au moins une semaine par an est un concept pour le moins séduisant. Mais s’agit-il seulement d’une innocente bienveillance hiérarchique ?

Finalisation d’un projet qui empiète sur le temps de la pause-déjeuner, une conversation téléphonique professionnelle qui se termine sur le trajet Bureau-Domicile… Dans un contexte où la compétition fait rage, il est de plus en plus demandé aux collaborateurs de s’investir quasi aveuglément dans leur travail. Autrement dit, qu’ils travaillent toujours plus et plus longtemps.

Mais à ce rythme-là, le serpent ne risque-t-il pas de se mordre la queue ? Car si le travail s’immisce autant dans la vie du salarié et la pression s’avère être trop pesante, ne va-t-il pas à un moment ou un autre passer par la case Burn Out ?
Et dire que l’idée de départ était de les rendre plus détendus…

Quoiqu’il en soit, le sujet a le mérite d’être intéressant et doit amener les dirigeants d’entreprise à s’interroger sur leur management. Et qui sait, peut-être que les congés illimités et rémunérés pourraient devenir un futur standard dans notre société ?

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