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Théorisé dès les années 1960 aux États-Unis, le terme de Design Thinking est utilisé pour la première fois en 1987 par Peter G. Rowe, un professeur d’architecture enseignant à Harvard, dans son ouvrage intitulé… Design Thinking. En 1991, le concept tel qu’on le connaît actuellement est mis en pratique par la société américaine IDEO. Aujourd’hui, le Design Thinking est une méthodologie reconnue et utilisée un peu partout dans le monde. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les fondamentaux de cette approche novatrice en trois étapes.
Design Thinking : définition
Le terme de Design Thinking renvoie à l’origine au processus utilisé par certains designers pour innover dans leur quotidien. Mais aujourd’hui, le Design Thinking se définit plutôt comme une méthodologie de gestion de projet agile, qui place l’humain et la coconstruction au centre de tout le processus de réflexion.
L’objectif principal de cette approche est de permettre la résolution de problèmes plus ou moins complexes en partant des besoins des utilisateurs. Un projet se basant sur le Design thinking fonctionne sur la base de « sprints itératifs », qui correspondent à des phases de travail courtes (d’environ 4-5 jours) durant lesquelles les équipes se mobilisent pour trouver la réponse à une question donnée. À l’issue d’un sprint, une phase de mise en commun est effectuée afin d’échanger sur le travail effectué. Si le résultat est jugé satisfaisant, un nouveau sprint commence. Si en revanche la conclusion est négative, une nouvelle itération du sprint commence, avec pour but de surmonter les difficultés rencontrées auparavant.
Quelles sont les étapes du Design Thinking ?
En dépit des apparences, le Design Thinking est une méthode de travail qui demande rigueur et discipline. Ainsi, chaque projet mené en suivant cette approche doit impérativement respecter 5 grandes étapes clés : « Écouter et comprendre », « Définir », « Imaginer et concevoir », « Prototyper » puis « Tester et valider ».
Ces phases constituent l’épine dorsale du projet et permettent de donner une visibilité globale à l’ensemble des parties prenantes, et chacune poursuit un objectif distinct. Voici maintenant un bref descriptif de chacune de ces étapes pour vous aider à mieux visualiser
Écouter et comprendre (Emptahize)
La première étape est la phase d’empathie, autrement dit, celle de l’inspiration. Ici, l’objectif est de questionner les utilisateurs finaux afin de mieux cerner leurs attentes et leur comportement, mais aussi leurs freins potentiels. Le terme d’empathie n’est pas un abus de langage : il est très important de se mettre à leur place pour mieux comprendre la façon dont ils voient les choses. C’est aussi une phase de documentation, qui sert de socle technique pour la suite du projet.
Définir (Define)
La deuxième étape, la définition, doit permettre de formuler une synthèse des observations récoltées durant la première phase. C’est aussi le moment de reformuler la problématique pour s’assurer que le projet est dans la bonne direction : Comment répondre à ce problème ? Comment améliorer la situation existante sans accroître nos coûts ? Pourquoi partir dans cette direction plutôt qu’une autre ? En prenant un peu de hauteur, c’est aussi l’occasion de s’éloigner du classique « comment faire ? » pour se rapprocher du « pourquoi faire ? ».
Imaginer et concevoir (Ideate)
Une fois que la problématique est définie, les équipes commencent à réfléchir sur de possibles solutions. Cette phase alterne entre des moments de réflexion en groupe et des sessions individuelles. Il existe de nombreuses façons d’appréhender cette étape, mais les deux plus courantes sont :
- Le brainstorming, qui n’est ni plus ni moins qu’une « réunion » relativement informelle au cours de laquelle les participants émettent de possibles solutions, challengent les propositions, et ressortent avec une ou deux idées. C’est un moment d’échange au cours duquel chaque idée doit être écoutée sans jugement, même les plus folles !
- Le mind mapping, qui consiste pour les participants à travailler sur l’élaboration d’un schéma thématique liant problèmes et solutions.
Prototyper (Prototype)
Après la théorie, place à la pratique. Le prototypage permet de « donner vie » aux idées, en construisant des versions simplifiées, mais fonctionnelles des solutions imaginées. Une telle phase est aussi l’occasion de proposer des améliorations, de donner des conseils ou encore de catégoriquement rejeter certaines options jugées inadéquates.
Tester et valider (Test & Validate)
Une fois que les meilleures solutions ont été regroupées, la phase de test débute sur les prototypes. L’occasion de déceler des problèmes jusque là non identifiés, ou encore d’ajuster certains paramètres en fonction des retours formulés par les utilisateurs. Ce mode opératoire est très efficace dans l’optique « d’échouer vite pour réussir encore plus vite », et permet de gagner un temps considérable. Un prototype en action s’avère peu convaincant ? Peut-on l’améliorer ? Et si oui comment ? Sinon, les autres alternatives sont-elles plus performantes ?
Une fois les différents tests réalisés, l’idée la plus populaire est retenue, challengée une dernière fois, puis validée par les utilisateurs.
Les avantages du Design Thinking
Une meilleure compréhension des besoins
Un processus de Design Thinking commence toujours par la définition du problème à résoudre chez les utilisateurs. En prenant la place de ces derniers, il devient tout de suite plus simple d’avoir une idée claire de leur situation actuelle, mais surtout de celle vers laquelle ils souhaitent se diriger.
De plus, c’est une approche itérative où chacun a son mot à dire. Si jamais le projet dérape ou prend la mauvaise direction, il est plus facile d’ajuster le tir et d’éviter un « hors-sujet » lors de la présentation finale.
Un déroulé du projet plus rapide
Le second avantage offert par le Design Thinking est sa capacité à drastiquement raccourcir le temps nécessaire aux projets, tout en gagnant en qualité. En effet, les équipes travaillent par cycles courts sur la base des problèmes identifiés, ce qui leur permet de rester agiles sur toutes les étapes du processus. Les prototypes peuvent donc être construits et testés en un temps record de quelques jours, et la solution optimale présentée au bout d’une ou deux semaines.
Une approche collective et pluridisciplinaire
L’aspect humain constituant la pierre angulaire du Design Thinking, les projets menés de cette façon voient souvent se former des liens très forts entre les différentes équipes y prenant part. Non seulement cela permet d’apporter des points de vue différents (et donc de penser « out of the box »), mais c’est aussi l’occasion de renforcer la cohésion d’équipe sur le long terme grâce aux ateliers collaboratifs et les phases de restitution collectives.